15h40. 4 janvier 2018.
Je te tiens. On te pose sur moi. Tu pousses ton premier cri. Moi je ne respire plus. Puis tu te calmes très vite. Je reprends mon souffle. Tu me regardes dans les yeux. Je t’admire. Je suis maman, grâce à toi. Tes magnifiques yeux bleus me fixent. Tu m’écoutes. Je te chuchote des bienvenus. Je suis KO. Sonnée. Heureuse. Je découvre ta douce et unique odeur. Tu sens si bon…
Comment va-t-on l’appeler ? Tiens mais… Est-ce une fille ou un garçon? Dans la précipitation du moment, personne n’a vraiment remarqué. Ou c’est ce que dit la sage femme… On te soulève.
C’est… Une fille ! Contre toute attente, j’ai une princesse. Vive les couettes, les tresses et autres jolies coiffures… Je suis maman et malgre mon ressenti, je n’ai pas un petit prince mais une petite choupette de 49cm (je le saurai plus tard). Une petite chérie que je câline et à laquelle je me shoote à l’odeur.
Très vite, je sens qu’un problème se passe. Mais pas pour toi. Pour moi. La sage femme et l’assistante gyneco se regardent et discutent. On appuie sur mon ventre. Et puis j’entends que je perds beaucoup de sang. Trop de sang. On vérifie le placenta. Tout est OK. Mais pourquoi je sens des choses étranges ? L’assistante demande d’appeler la gynécologue. Elle semble inquiète. Ça ne me rassure pas.
On te prend de mes bras pour aller te couvrir un peu. Un prétexte d’après moi, avec le recul.
Ma puce, tu es tellement vite sortie qu’il est nécessaire de pas mal me recoudre… C’est impressionnant mais après un long moment entre les mains d’une habile couturière, l’hémorragie cesse enfin.
Doublement sonnée, 3h plus tard, on me monte au service maternité de l’hôpital. Je ne t’aurai quitté que de quelques mètres, pendant un bon 20 minutes. Je ne te lâche pas des yeux. Ma maman, qui m’accompagnait, reste près de toi, te prend même dans ses bras. Ma petite puce qui sent que maman n’était pas au top. Tu as crié. À peine. Juste pour me montrer que tout va bien. Tu vas bien. Mon coeur ne bat plus uniquement pour moi. Il bat avec toi. Toi mon petit trésor. Toi ma princesse. Toi qui me joue des tours dès ton arrivée. Oui j’étais convaincue que tu serais un p’tit mec. D’ailleurs quand on m’a dit que c’était une fille je ne l’ai pas cru tout de suite. Mais la nouvelle me réjouit. Tu es tellement belle. Tellement calme. Tellement éveillée.
Tu es arrivée, en boulet de canon, quand il l’a bien fallu. Toi qui était si bien là où tu étais. Toi qui ne demandais rien à personne
Tu es arrivée en ouvrant vite les yeux quand tu es venue sur moi. À peine un cri. Rien de plus. Toute calme. Toute zen. Tu te blottis contre moi et ton regard se tourne vers mon visage quand je te parle. Tu t’endors en m’écoutant te souhaiter la bienvenue. Mais quand on te prend de mes bras, tu protestes. Pourquoi me déranger sembles tu dire.
Ce 4 janvier, tu m’as fait devenir maman. Et dans toute ma vie, je n’ai rien connu de meilleur.
On nous remonte au service maternité. Tu dors dans mes bras. Moi toujours KO de tout ce sang perdu. Ton parrain, ta marraine, ton cousin, sont venus faire ta connaissance. Papi aussi. On était tous là, avec mamie, réunis près de toi, pour fêter ton arrivée. Toi tu dors paisiblement dans mes bras.
Une fois seules, toi et moi, je m’entend vraiment compte de ce qui s’est passé. Je te depose dans ton berceau. Je t’observe. Tu es si petite. Arriverai-je à te rendre heureuse. À te donner tout ce dont tu as besoin ?
Je profite de ce début de soirée pour annoncer ton arrivée. Tant de jolis messages nous reviennent.
23h mes paupières se ferment. Cela fait bientôt 24h que je suis à l’hôpital. Plus de 24 h que je n’ai pas dormi. La journée s’achève. Une journée mémorable. Un 4 janvier 2018…